dimanche 2 septembre 2018

Nathalie Thomas-Verney - Le dernier chant du rossignol



Résumé

Nous sommes en 1915. Alors que beaucoup pensent que la guerre sera bientôt terminée, Annabelle fait un triomphe à l’opéra de Paris avec l’œuvre de Debussy « Pelléas et Mélisande ». La voix de la jeune soprano ne passe pas inaperçue et elle se fait remarquer par le Tout-Paris.

Tandis qu’Annabelle est dans la lumière, son frère aîné, Thomas, reste dans l’ombre. Talentueux accordeur de pianos, il travaille depuis leur arrivée à Paris pour l’atelier Toruski, un facteur installé rue d’Antin, qui compte parmi ses célèbres clients Claude Debussy en personne.

Nés d’un père italien et d’une mère japonaise, les deux jeunes gens ont hérité d’un physique oriental à la fois troublant et androgyne. Leur ressemblance est frappante, mais, derrière la beauté de leurs traits, ils cachent un terrible secret.

A la fin du mois de juin, la comtesse de Rohan-Chabot se prépare à célébrer l’anniversaire de son époux, Louis Charles. Cette manifestation, qu’elle veut inoubliable, se tiendra dans leur château de La Motte Tilly. Grand admirateur d’opéra, le comte ne sait pas que son épouse lui a préparé une surprise : l’œuvre de Schubert l’« Ave Maria », interprétée dans le grand salon. La jolie Annabelle Moriuchi, accompagnée de son frère Thomas, arrive donc un beau matin au château. La beauté androgyne du frère et de la sœur trouble beaucoup la comtesse qui ne connaît pas encore la fin tragique de sa soirée qui marquera ce lieu à jamais et changera le destin de tous.

Mon avis

Ce livre est raconté en trois parties.

Dans la première, le lecteur fait connaissance avec la comtesse Rohan-Chabot puis avec Annabelle et Thomas.
Je découvre un décor magnifique. Je me promène à l’opéra de Paris, j’écoute la voix de la jeune soprano, je découvre les robes des dames et les costumes des messieurs. Je suis plongée dans une autre époque et je m’y sens bien. L’auteure a su m’y embarquer avec elle.  Je découvre une jolie Anabelle à la voix de rossignol.  Je me demande quels liens la lient à son frère Thomas, aussi beau qu’elle, mais en homme.

La comtesse souhaite faire un cadeau inoubliable à son mari pour son anniversaire. En elle, germe alors l’idée d’inviter la jolie soprano qu’elle a découverte et écoutée à l’opéra.
Quand l’invitation arrive, Annabelle n’en croit pas ses yeux.  Thomas qui est un fabuleux accordeur de piano va l’aider à se préparer pour ce récital. Il a en effet suivi des cours de piano au conservatoire de Rome.
Dans cette première partie, je comprends peu à peu que Thomas est un artiste, un véritable artiste que Gabriel Fauré lui-même pousse à mettre dans la lumière.
Je salue d’ailleurs Nathalie Thomas -Verney qui nous le fait rencontrer ainsi que Claude Debussy au fil des pages.

Joie et bonne humeur sont mêlées dans cette première partie. Les jeunes gens partent en voiture prêtée par Dominique Toruski leur meilleur ami, fiers et heureux.

La seconde partie démarre avec l’arrivée des invités au château de La Motte Tilly.
Découverte des jardins, des travaux réalisés par le comte lui-même.

Puis les répétitions… La jolie robe qu’Annabelle revêt…
Un incident fait que Thomas va se trouver en pleine lumière avec sa sœur.

Le récital, la découverte de la fabuleuse voix d’Annabelle…

Puis le drame …

Plus j’avance dans l’histoire et plus l’ambiance légère et bienheureuse s’alourdit…
Des personnages apparaissent de moins en moins sympathiques, et je me pose des questions qui auront leur réponse … à la fin.
Le monde du spectacle est dur, Annabelle est jeune, même si son frère veille sur elle.

La troisième partie est sombre, triste, pleine de sous-entendus, de non-dits.

J’ai beaucoup apprécié le style de Nathalie Thomas-Verney : une belle écriture et un langage de l’époque, respectueux, légèrement pompeux mais qui m’a plu. Il collait tout à fait à l’ambiance du château et des héros.
D’ailleurs, l’auteur a bien su noter la différence entre l’aristocratie et le monde du spectacle. La comtesse est d’ailleurs rappelée à l’ordre par son mari quand elle semble trop proche d’Annabelle.

De jolis clin d’œil apparaissent quand Annabelle découvre le télégraphe, la machine à coudre, la pâtisserie le Paris-Brest…

J’ai plaisir à découvrir le travail de recherches de l’auteur ainsi que le bel hommage rendu aux accordeurs de pianos. J’ai aimé tous ces termes techniques dévoilés et expliqué quand Thomas se penchait sur les différents pianos…

Une belle histoire, oui, racontée avec brio.

Je vous invite alors à découvrir « le dernier chant du rossignol ». Vous ne resterez pas insensibles au charme de la jolie soprano et du bel accordeur, ainsi qu’à l’ambiance feutrée de l’opéra, des répétitions, et du château.

Vous allez voyager dans une autre époque et comme moi, je suis certaine que vous apprécierez.



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