Résumé
Nous sommes en 1915. Alors que beaucoup pensent que
la guerre sera bientôt terminée, Annabelle fait un triomphe à l’opéra de Paris
avec l’œuvre de Debussy « Pelléas et Mélisande ». La voix de la jeune soprano
ne passe pas inaperçue et elle se fait remarquer par le Tout-Paris.
Tandis qu’Annabelle est dans la lumière, son frère
aîné, Thomas, reste dans l’ombre. Talentueux accordeur de pianos, il travaille
depuis leur arrivée à Paris pour l’atelier Toruski, un facteur installé rue
d’Antin, qui compte parmi ses célèbres clients Claude Debussy en personne.
Nés d’un père italien et d’une mère japonaise, les
deux jeunes gens ont hérité d’un physique oriental à la fois troublant et
androgyne. Leur ressemblance est frappante, mais, derrière la beauté de leurs
traits, ils cachent un terrible secret.
A la fin du mois de juin, la comtesse de
Rohan-Chabot se prépare à célébrer l’anniversaire de son époux, Louis Charles.
Cette manifestation, qu’elle veut inoubliable, se tiendra dans leur château de
La Motte Tilly. Grand admirateur d’opéra, le comte ne sait pas que son épouse
lui a préparé une surprise : l’œuvre de Schubert l’« Ave Maria », interprétée
dans le grand salon. La jolie Annabelle Moriuchi, accompagnée de son frère
Thomas, arrive donc un beau matin au château. La beauté androgyne du frère et
de la sœur trouble beaucoup la comtesse qui ne connaît pas encore la fin
tragique de sa soirée qui marquera ce lieu à jamais et changera le destin de
tous.
Mon avis
Ce livre est raconté en trois parties.
Dans la première, le lecteur fait connaissance avec
la comtesse Rohan-Chabot puis avec Annabelle et Thomas.
Je découvre un décor magnifique. Je me promène à l’opéra
de Paris, j’écoute la voix de la jeune soprano, je découvre les robes des dames
et les costumes des messieurs. Je suis plongée dans une autre époque et je m’y
sens bien. L’auteure a su m’y embarquer avec elle. Je découvre une jolie Anabelle à la voix de rossignol.
Je me demande quels liens la lient à son frère Thomas, aussi beau qu’elle, mais
en homme.
La comtesse souhaite faire un cadeau inoubliable à
son mari pour son anniversaire. En elle, germe alors l’idée d’inviter la jolie
soprano qu’elle a découverte et écoutée à l’opéra.
Quand l’invitation arrive, Annabelle n’en croit pas
ses yeux. Thomas qui est un fabuleux
accordeur de piano va l’aider à se préparer pour ce récital. Il a en effet
suivi des cours de piano au conservatoire de Rome.
Dans cette première partie, je comprends peu à peu que
Thomas est un artiste, un véritable artiste que Gabriel Fauré lui-même pousse à
mettre dans la lumière.
Je salue d’ailleurs Nathalie Thomas -Verney qui
nous le fait rencontrer ainsi que Claude Debussy au fil des pages.
Joie et bonne humeur sont mêlées dans cette
première partie. Les jeunes gens partent en voiture prêtée par Dominique
Toruski leur meilleur ami, fiers et heureux.
La seconde partie démarre avec l’arrivée des
invités au château de La Motte Tilly.
Découverte des jardins, des travaux réalisés par le
comte lui-même.
Puis les répétitions… La jolie robe qu’Annabelle
revêt…
Un incident fait que Thomas va se trouver en pleine
lumière avec sa sœur.
Le récital, la découverte de la fabuleuse voix d’Annabelle…
Puis le drame …
Plus j’avance dans l’histoire et plus l’ambiance
légère et bienheureuse s’alourdit…
Des personnages apparaissent de moins en moins
sympathiques, et je me pose des questions qui auront leur réponse … à la fin.
Le monde du spectacle est dur, Annabelle est jeune,
même si son frère veille sur elle.
La troisième partie est sombre, triste, pleine de
sous-entendus, de non-dits.
J’ai beaucoup apprécié le style de Nathalie
Thomas-Verney : une belle écriture et un langage de l’époque, respectueux,
légèrement pompeux mais qui m’a plu. Il collait tout à fait à l’ambiance du château
et des héros.
D’ailleurs, l’auteur a bien su noter la différence
entre l’aristocratie et le monde du spectacle. La comtesse est d’ailleurs
rappelée à l’ordre par son mari quand elle semble trop proche d’Annabelle.
De jolis clin d’œil apparaissent quand Annabelle
découvre le télégraphe, la machine à coudre, la pâtisserie le Paris-Brest…
J’ai plaisir à découvrir le travail de recherches
de l’auteur ainsi que le bel hommage rendu aux accordeurs de pianos. J’ai aimé
tous ces termes techniques dévoilés et expliqué quand Thomas se penchait sur les
différents pianos…
Une belle histoire, oui, racontée avec brio.
Je vous invite alors à découvrir « le dernier
chant du rossignol ». Vous ne resterez pas insensibles au charme de la
jolie soprano et du bel accordeur, ainsi qu’à l’ambiance feutrée de l’opéra,
des répétitions, et du château.
Vous allez voyager dans une autre époque et comme
moi, je suis certaine que vous apprécierez.

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