Résumé
Éva, une jolie jeune femme de trente-deux ans a, en
apparence tout, pour être heureuse : elle est avocate, vit dans une magnifique
maison d’un quartier huppé de Marseille avec son mari avocat également. Elle
partage son temps entre son métier et ses rêveries dans son jardin d’hiver, où
elle lit entourée de ses orchidées, tout en buvant du thé et en mangeant des
macarons, ses gourmandises préférées.
Mais un jour tout dérape. Alors qu’elle plaide une affaire
au tribunal, l’extrémité de son nez disparaît, bientôt suivie par d’autres
parties de son anatomie. Cette mésaventure qui peut sembler cocasse va pousser
Éva à s’interroger sur sa vie, ses priorités et ses espoirs.
La question existentielle que lui pose son médecin : «
Êtes-vous heureuse ? » va la bouleverser et la conduire sur des chemins qu’elle
n’avait pas envisagé d’explorer.
Et si Éva n’avait le choix qu’entre se découvrir ou disparaître tout à fait ?
Mon avis
Perdre un bout de son nez ? En voilà une histoire …
Quelle idée aussi pour une bonne avocate de plaider l’histoire d’un
perroquet… Et si c’était ça la goutte d’eau qui fait déborder le vase ?
C’est parti Angie le GAC m’embarque avec elle.
Figurez-vous quand même que le mari d’Eva, Amaury, ne s’aperçoit pas que
sa femme a perdu un bout de son nez, d’où l’expression « ne pas voir plus
loin que le bout de son nez ». Quand on veut être aveugle ou ne rien
vouloir voir, on ne voit rien. Parce que dans cette histoire, toutes les
personnes qui côtoient la jeune femme s’en rendent compte sauf celle qui qui
partage sa vie, un comble quand même !
Le corps dans cette histoire a le beau rôle. C’est lui qui s’exprime, à
Eva d’en comprendre le langage.
Ce qui me fascine dans cette histoire, c’est le cheminement que fait cette
jeune avocate et les rencontres fortuites. Un bout de nez a disparu et c’est
comme si Eva voyait mieux, l’horizon se dégage.
Bien sûr, je me dis que c’est un peu facile, et que ça n’arrive pas
tous les jours de perdre un bout de son nez pour pouvoir se remettre en
question. Peut-être pas le bout de son nez, mais peut-être autre chose. L’image
est belle, parce que quand une bestiole, une saleté, un bouton pointe sur le
bout du nez, nous sommes bien ennuyés et la première chose que nous faisons
c’est de le faire disparaître pour y voir mieux. Ici, c’est un bout de nez qui
a disparu tout seul juste pour dégager la route.
Ce que je retiens moi, c’est le cheminement pour arriver à changer le
cours de sa vie.
Eva a perdu un bout de nez soit ! Elle peut faire avec. Mais non,
c’est ensuite une phalange d’orteil qui disparaît. Puis c’est un bout de doigt,
comme si son corps voulait à tout prix qu’elle fasse quelque chose. « Avoir
envie parfois de disparaître. Disparaître comme l’a fait son nez ».
Je retiens aussi que les parents de la jeune femme répondent
« présent ». Comme quoi quand tout va mal, la famille reste le roc
sur lequel s’appuyer.
L’amitié aussi a une part belle et les souvenirs…Ah les souvenirs…
La rencontre avec Tamara est géniale et c’est là que le titre prend
tout son sens. «… Un cabanon de pêcheurs… Il semble à Eva qu’après toutes les
gifles qu’elle a reçues, le destin lui fait enfin une caresse. »
Tamara écrit chaque jour des mots sur une ardoise. Ils font un bien fou
et sont parfaitement en harmonie avec l’histoire.
Solidarité, convivialité, amour, famille, joie, ces mots pourraient
aussi êtres écrits sur l’ardoise.
Je trouve que ce livre a plusieurs sens et je salue l’auteur qui
aime jouer beaucoup avec les mots, parce
que moi, j’ai pensé aussi à « effacer l’ardoise » vous savez quand on
a un compte et que finalement on efface tout quand on vient tout régler.
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