samedi 11 mai 2019

Karine Lebert- Les amants de l'été 44 - Pour l'amour de Lauren




Résumé
Les amants de l’été 44

Gemma Harper est une jeune New-Yorkaise ambitieuse dont les certitudes vacillent à la mort de sa mère. C’est au cœur d’une Normandie inconnue que ses pas vont la guider à la découverte de ses origines cachées, liées à celles de Philippine, femme au destin romanesque durant la Seconde Guerre mondiale.
2000, Gemma est une jeune New-Yorkaise vive, séduisante, pragmatique, travaillant avec passion dans l’entreprise familiale de produits alimentaires. A la mort de sa mère, elle découvre que sa « vraie » grand-mère était française ; elle décide alors de partir, seule, sur ses traces. Ce voyage à la recherche de ses origines la conduit en Normandie. En sillonnant la région, Pont-l’Evêque, Le Havre, Barfleur, Colleville, l’Américaine recueille les témoignages de ceux qui ont connu Philippine. Tout commence en 1944, quand, en faisant du marché noir à Deauville, la jeune Normande rencontre Ethan, un GI, cajun de Louisiane.
Deux destins de femmes, deux continents, deux époques… L’une est en quête, la seconde se raconte. Gemma trouvera un nouveau sens à sa vie et comprendra comment Philippine a payé le prix de sa liberté. Avec en filigrane cette question douloureuse : pourquoi a-t-elle abandonné sa fille aux Etats-Unis ?

Mon avis

La couverture me plonge immédiatement dans ce qui va être ma lecture pendant plusieurs jours. Et comme je n’aime pas attendre, j’ai souhaité avoir les deux livres en même temps.

Gemma travaille dans l’entreprise de son père aux États-Unis et c’est une femme qui ne s’en laisse pas conter. Elle a de l’ambition. Elle désire même tenir tête à son père. Elle me plait d’emblée. Elle a un fiancé qui me paraît bien terne à côté d’elle. Au fur et à mesure de ma lecture, je suis heureuse de l’avoir bien cerné cet homme. Il n’a rien à faire avec elle.

Le dernier appel de Lauren, sa mère, la dérange fortement et elle ne s’y attarde pas trop. En effet, celle-ci est un peu dépressive ce qui ne cadre pas avec le caractère impétueux de Gemma. Sauf que cet appel sera le dernier.

Une lettre d’un détective privé va tout changer.

À partir de là, je vogue entre l’histoire de Gemma à notre époque et celle de Philippine pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais qui est Philippine ? Comme Gemma, je le découvre et je n’en reviens pas.

J’apprécie beaucoup cette façon qu’à l’auteure de nous faire entrer dans l’univers de Philippine. Ce qu’elle a ressenti pendant la guerre, sa peur, la frayeur de tomber sous les bombes, la tristesse d’avoir perdu un parent, un frère, un ami. Ce qu’elle a vécu quand elle a vu la destruction des maisons, des bâtiments… Et puis l’arrivée des Américains… en sauveur.
Ils sont beaux, ils ont pour eux le prestige de venir délivrer la France.

Philippine tombe amoureuse, tout simplement et dans ce premier opus, je vais découvrir une jeune fille qui ne va pas hésiter à tout plaquer pour suivre son beau GI, Ethan.
Il a tout pour lui, et il a une ferme dont ils pourront s’occuper tous les deux.
Je la trouve un peu naïve, très téméraire et finalement courageuse. Elle brave son père, quitte sa famille, et embarque pour le Nouveau Monde. Elle a quelques appréhensions, mais elle fonce.

Pourtant, ces soldats qui arrivent sauver le pays restent des soldats. Ils ont des armes, doivent accepter et respecter les ordres.

Au fil de ma lecture, je découvre un côté beaucoup moins édulcoré. Oui, les Américains sont venus, ils y ont laissé leur vie, ils ont délivré la France, mais pas que…

Je salue les recherches de l’auteure qui m’ont fait voir une autre page de cette guerre et aussi une image différente du débarquement en Normandie. J’aime bien quand sur un fond d’histoire vraie, un roman se bâtit.


Résumé
Pour l’amour de Lauren

Au nom de la vérité, Gemma, New-Yorkaise, a fait voler en éclats son quotidien trépidant de femme d'affaires. Sous le charme de la Normandie, elle part depuis Honfleur sur les traces de son aïeule, Philippine, cinquante ans après, grâce à ceux qui l'ont connue.
Par amour, celle-ci a tout quitté, sa famille, sa Normandie. Pour Ethan, un beau GI rencontré à l'été 1944, Philippine a rejoint sa belle-famille en Louisiane. Passé le choc de la découverte du Nouveau Monde, le bonheur s'offrira-t-il à la jeune exilée, mariée, enceinte, loin des traditions de son pays natal ?
Gemma veut savoir : quelle était la vie de Philippine, là-bas, à La Nouvelle-Orléans ?
Pourquoi est-elle rentrée en France ? Seule ?...

Entre deux continents, deux époques, portraits croisés de deux femmes entières qui vibrent à l'unisson. Pour l'amour d'une petite fille, Lauren...

Mon avis

Ici, c’est surtout la quête de Gemma qui est mise en avant, avec toujours en toile de fond, l’histoire racontée de Philippine.

Je retrouve une Gemma qui veut comprendre et connaître la vie de sa grand-mère. Je suis triste à la lecture de ce que vit la jeune normande en débarquant en Louisiane. Et en même temps, je suis admirative. Elle a quand même eu le courage de partir loin des siens.

Son mari, Ethan, m’insupporte au plus haut point. Je m’insurge contre les mensonges qu’il a racontés à Philippine. Je me demande encore comment elle a pu y croire. Il est vrai que l’amour est aveugle…Et pourtant, au fil de la lecture, Ethan n’a peut-être pas tous les torts. Il faudra attendre la fin de l’histoire pour que j’accepte de lui pardonner.

Dans ce roman, il y a de nombreux rôles secondaires comme on dit au cinéma. Mais des rôles importants malgré tout. Je ne peux m’empêcher de penser que, s’ils avaient été plus tolérants, tout aurait été différent. En tête de liste, le frère de Philippine, intransigeant, refusant la moindre discussion.
Et puis, il y a ceux qui passent dans la vie de Philippine à un moment, et que j’ai le plaisir de retrouver ailleurs, comme Adam. C’est amusant, parce qu’en lisant ce passage, je m’étais interrogée…

Ici, est mise en avant la vie des war bride, ces Françaises qui sont parties avec des soldats américains. Certaines ont été heureuses, d’autres beaucoup moins. Le rêve américain ne l’a pas été pour tout le monde. Merci à Karine Lebert d’en témoigner.

Je me rends compte en relisant ma chronique que je parle très peu de Gemma, la petite fille de Philippine, comme si le rôle principal était pour la jeune normande.
C’est un peu ça. Si Philippine n’était pas partie, Gemma n’aurait pas existé.

Et Lauren dans tout ça ? La fille de Philippine restée dépressive…
Tout s’explique, tout se comprend. Une part de la vie de Lauren a été effacée, mais au fond d’elle-même, elle savait…
A-t-elle été abandonnée par sa mère ? Comme Gemma, je n’arrive pas y croire. Le caractère de Philippine ne cadre pas avec l’abandon d’un enfant.
Aussi, je comprends pourquoi la jeune Américaine se démène pour tout comprendre. S’ensuit alors, une course aux souvenirs, aux trésors, avec des personnages vivants, disparus, des notes, des carnets, des photos, comme un pêle-mêle au départ, puis un puzzle dont les pièces se mettent en place lentement avec une vérité qui laisse un goût amer quand même…

Vous rendez-vous compte que Gemma, américaine, va préférer venir vivre en Normandie ? Qu’à son tour elle quitte tout, dans une autre ambiance puisqu’en toile de fond, il n’y a pas la guerre, mais elle va tout abandonner à son tour. La boucle est bouclée et je suis admirative devant cette écriture fluide, qui raconte, raconte…



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