Résumé
Hiver
1996 en Auvergne. Hiver particulièrement rude, avec un enneigement
considérable. Marcellin Latour, la soixantaine, veuf et ancien professeur de
Lettres, homme bourru, un peu réac, vit dans une maison à l’orée d’un bois,
dans la montagne. En ce matin de novembre, le téléphone sonne : c’est la
gendarmerie de Saint-Pierre-sur-Dorette. Une jeune femme, originaire d’Europe
de l’Est, est recherchée. Elle aurait été aperçue aux abords de la maison de
Marcellin. Celui-ci apprend qu’elle est polonaise et la découvre réfugiée dans
sa grange. Quel choc ! Comme cette jeune femme prénommée Maryla, ressemble à
son épouse Mariette, décédée il y a une vingtaine d’années ! Un dilemme se pose
alors à Marcellin : quelle décision doit-il prendre, sachant qu’elle est
activement recherchée par la gendarmerie ? Et, d’ailleurs, pourquoi est-elle
recherchée ? Qu’a-t-elle commis de tellement répréhensible ? La clé de ces
interrogations se trouve peut-être en Pologne dans un passé un peu trouble de
Maryla et ce ceux qui gravitaient autour d’elle au cours de ces derniers mois.
Mais cette histoire va aussi montrer la passion inavouée (et peut-être
inavouable) d’un homme qui entre dans la vieillesse pour une jeune femme
étrangère que tout le monde semble rejeter.
Mon
avis
C’est
la première fois que je rencontre l’auteur avant de chroniquer son livre. J’en
avais terminé la lecture et je l’avais en tête. Je mets donc un visage sur
celui qui a écrit l’histoire de Marcellin Latour et de Maryla et c’est
émouvant. Gérard Georges est fort sympathique et il en est presque émouvant de
défendre ainsi son histoire. Quand je lui dis que j’ai aimé son histoire et que
je vais lui transmettre mon retour de lecture, il me regarde et me dit un
simple « Merci » et tout est dit.
Marcellin
Latour n’est pas Gérard Georges, il n’a rien de l’homme bourru décrit dans le
roman. Et pourtant… Je retrouve en lui, surtout dans ses yeux, toute la
gentillesse qu’il a pour la jeune Polonaise découverte dans sa grange.
La
neige est omniprésente et rend l’atmosphère ouatée, et vous entendez presque
les pas crisser quand Marcellin sort avec son chien. Vous l’avez compris, je
suis immédiatement immergée dans l’ambiance.
J’aime
beaucoup les détails qu’observent Marcellin :
« …
Malgré ses énormes doigts boudinés, il montrait une certaine délicatesse à
saisir le papier Job et à y déposer une pincée de gris avant d’égaliser les
fibres de tabac dans le petit cylindre… »
Marcellin
est un râleur et j’apprécie le ton qu’il emploie. Il a neigé, il n’a donc pas son
journal :
« M’ouais,
faudra donc vivre sans les informations du jour… ».
Maryla
ressemble étrangement à son épouse disparue de l’ancien professeur. Elle l’émeut
profondément surtout lorsqu’il lui prête ses vêtements.
Les
sentiments qu’il éprouve pour elle le dérangent et le surprennent. Il pense ne
pas avoir le droit d’aimer une belle femme si jeune. Il pourrait même y laisser
sa santé. Ce n’est plus de son âge de se faire ainsi du souci…
L’histoire
de Maryla qu’elle raconte peu à peu à celui qui l’a recueillie et à qui elle
fait confiance est émouvante, et somme toute assez banale. Sur fond de politique
polonaise, elle découvre des secrets inavouables qu’elle n’imagine pourtant pas
dévoiler, et bien mal lui en prend. Elle se trouve bien malgré elle entraînée… ses
doutes et ses rancœurs la poursuivront irrémédiablement. Elle aimera un homme
et replongera dans un engrenage qui lui rappellera son père… son passé la rattrapera
toujours.
Mais
qui va la croire ? Osera-t-elle aller se dénoncer et risquer de perdre l’amitié
de Marcellin qui jamais ne la jugera ? Mais est-ce vraiment de l’amitié qu’elle
ressent pour l’ancien professeur bourru qui n’a pas hésité une seule seconde à
rompre son petit train-train quotidien ? Est-il possible de tomber amoureux ? Et
lui ne craindra-t-il pas le qu’en-dira-t-on ?
De
jolis sentiments parsèment les pages de « La perle de l’Est » notamment avec la
chienne omniprésente, l’amitié aussi et l’entraide inattendue entre voisins. La
Germaine, figure emblématique du café du village est sincère. Les policiers me
font penser à de vieux grincheux obligés de faire leur travail, alors qu’ils préféreraient siroter leur verre tranquillement. Et bien sûr, la jalousie, l’envie.
Merci
Gérard Georges pour cette belle histoire qui pour moi est comme son nom l’indique
une perle, tour à tour de plaisir, d’émotions et de sourires.
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