Résumé
Pontarlier,
Franche-Comté́, près de la frontière suisse, de nos jours. Axel revient dans
cette ville où il a vécu dans sa jeunesse pour assister à l’enterrement du «
patriarche », un oncle sévère demeurant dans un château. À cette occasion, le
narrateur se remémore les souvenirs liés à ces lieux qu’il pensait avoir oubliés.
Des souvenirs remontant de la fin des années 1950 jusqu’à la fin des années
1960, mêlant moment de bonheur et d’humiliations, émois du cœur et trahisons.
Un ton intimiste, écrit dans une langue rappelant celle des « Hussards » d’après-guerre.
Mon avis
Je me
suis régalée avec ce livre truffé de phrases qui sont tellement imagées. D’ailleurs,
si l’auteur voyait dans quel état est maintenant son œuvre, cornée à plusieurs
endroits ! Oui, je laisse des traces de mon passage sur les livres quand je les
chronique. Pourquoi ? Pour me replonger dans l’ambiance. Je n’agis pas toujours
ainsi, cela dépend du contexte.
Je
commencerais par cette phrase qui résume à elle seule, l’atmosphère de l’histoire.
« Le
souvenir est un pays où l’on pénètre avec précaution ».
Aussitôt,
je me suis vue pousser la porte aux souvenirs. Quelquefois, je l’entrebâille,
et la referme vite. À d’autres moments, je l’ouvre en grand. J’aime beaucoup l’image
des souvenirs qui jaillissent en se bousculant comme à une sortie d’école où
les gamins déboulent en riant, faisant exploser de joie celui qui les a vécus.
Ici,
ce n’est pas le cas. Axel au fur et à mesure qu’il chemine dans la maison du patriarche
disparu, des clichés se rappellent à lui, quand il était petit, puis, pendant son
adolescence. Il rencontre les personnages qui l’ont marqué. Il pousse les
portes volontairement et est assailli de sentiments qui s’entrechoquent.
Axel
n’a pas eu une enfance rigolote et même quand il devient adulte, je ressens
cette tristesse permanente. Quand il se prépare pour assister à l’enterrement de
son oncle « Une apparence toute neuve pour une journée qui sentirait le vieux »
reflète son état d’esprit. Je me régale avec les jeux de mots qui illustrent
tout à fait le ressenti d’Axel.
Il
attend sa tante dans la maison où il a vécu enfant, pendant les vacances. Il y
arrive doucement en s’imprégnant des anciennes sensations et c’est fou comme l’auteur
sait m’embarquer.
Il erre
de pièce en pièce comme s’il suivait un parcours et essaie de comprendre. Enfant,
l’histoire du tableau l’obsédait. Alors, il s’assoit dans un fauteuil face à
lui et se plonge dans ses pensées « Le désarroi de l’adulte rejoignait l’incompréhension
du petit garçon ».
Beaucoup
de sentiments sont exprimés dans cette histoire. Je ressens la tristesse, la
douleur, le manque d’amour, énormément de haine, l’incompréhension encore. Cet
enfant n’est pas vraiment apprécié dans cette grande maison avec ses cousins. La
colère, quand les sous-entendus l’accusent, et les réflexions qui le clouent
sur place et le giflent « Toi, tu n’as rien à dire. Tu es un va-nu-pieds ».
Le
patriarche est mort. Son oncle est décédé. Axel qui a passé toutes les vacances
chez lui, est le seul resté avec sa tante. Les autres sont repartis, pris par
leur vie. Quel impact a donc eu sur lui cet homme pour qu’il soit encore là à
errer dans le château ?
Il va
fuir lui aussi et tout va s’effacer. Une dernière image de la bâtisse dans le
rétroviseur. Axel doit regarder devant,
pas derrière. Il doit fermer la porte aux souvenirs et laisser dormir les
fantômes. Il accélère pour les faire disparaître…
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