Résumé
À Londres, au bout d’une impasse délabrée, Frank
n’est pas un disquaire comme les autres. Chez ce marchand de vinyles, une belle
équipe de joyeux marginaux se serre les coudes, tous un peu abîmés par la vie.
Surtout, Frank a un don. Il lui suffit d’un regard
pour savoir quelle musique apaisera les tourments de son client. Quitte à
préconiser du Aretha Franklin à un obsessionnel de Chopin…
C’est ainsi que Frank fait la rencontre de Lisa,
une mystérieuse femme au manteau vert. Après s’être évanouie devant sa
boutique, elle le supplie de l’aider à comprendre la musique. Lors de leurs
rendez-vous, Frank replonge dans sa propre enfance, revoyant sa mère,
l’excentrique Peg, lui passer des vinyles sur sa vieille platine.
Lui qui ne croit plus en l’amour depuis longtemps
sent son cœur vibrer à nouveau. Et puis, un jour, Frank découvre le secret de
Lisa. Le monde s’écroule, il disparaît.
C’est sans compter, pourtant, sur l’extraordinaire
solidarité qui règne sur Unity Street. Car après le chaos, il n’est jamais trop
tard pour faire renaître l’espoir et réapprendre à danser…
Mon avis
J’ai tout d’abord craqué sur la couverture :
rouge, avec un chemin de portées musicales, des notes, et deux personnages, une
jeune femme en manteau vert et un homme qui fume, un 33 tours à la main. Enfin, moi c’est ce que je vois.
Puis, le titre : « Si on dansait… »
Les trois points de suspension à eux seuls m’intriguent, comme si c’était une
invitation. Rappelez-vous un souvenir (on en a tous un), vous êtes à tables, ou
en boîte ou dans un bar, et là votre amoureux, ou un inconnu vous demande
« Si on dansait … »
Puis l’auteur vous invite à écouter la playlist des
musiques préférées citées, ce que je fais sans hésiter.
« Il y avait une boutique de
disques ». Première phrase. Nous
sommes en janvier 1988.
J’adore le clin d’œil : Face A. Rappelez-vous,
la face A sur le vinyle, c’était normalement celle où il y a le
« tube ».
Et la musique commence, je me laisse emporter,
j’entre dans la boutique et je fais connaissance avec les principaux
personnages :
Franck, cigarette au bec le propriétaire qui ne
vend que des Vinyles, Kit son aide, Maud la tatoueuse et le Père Anthony.
Une rue dans Londres, un peu perdue, peu de
clients. Ce qui me frappe dans ce décor, c’est la nonchalance de Franck qui ne
s’inquiète pas. Il fait figure de roc inébranlable sur qui on peut s’appuyer et
compter. L’ambiance me fait penser à PortoBello Road comme dans
« l’apprentie sorcière », allez savoir pourquoi, l’imagination
quelque fois est indomptable.
Kit a dix-huit ans, un peu maladroit, un brin
niais, un peu comme un jeune chien, mais tellement attachant et toujours
présent quoiqu’il arrive.
Franck est capable de vendre à un fan de chopin du
Aretha Franklin. Surprenant non ? Pas pour Franck qui a le don d’entendre
une musique quand le client débarque chez lui et qu’il cherche ce qu’il
pourrait bien acheter.
Il a été élevé par Peg, une maman pas ordinaire qui
a eu pas mal d’hommes dans sa vie, tellement bien que Franck ne connait pas celui
qui l’a engendré tout comme sa mère d’ailleurs. Elle ne lui a parlé que
musique. Chaque chapitre est rythmé par un rappel à cette femme.
Je me suis demandée que m’aurait-il vendu à moi. Je
serais entrée dans ses cabines pour écouter la musique, casque sur les
oreilles. L’atmosphère y est tellement sympathique, que je m’y suis sentie très
à l’aise. Ne serait-ce que pour entendre dans le casque, vous savez, ce petit
grésillement que fait le saphir quand il glisse sur le vinyle.
Franck, un peu bourru, voit un jour une jeune femme
en manteau vert s’évanouir devant sa vitrine. C’est le branle-bas de combat
autant pour lui que pour Kit.
Qui est Lisa ?
La curiosité de Kit est à son comble. Celle de Maud
beaucoup moins, sentant un danger dans cette rencontre avec Franck.
Qui est cette jolie femme qui se dit fiancée, qui
revient régulièrement aider Franck jusqu’à remettre en marche la machine qui
emballe les livres.
Que cache-t-elle sous ses gants qu’elle ne quitte
jamais ?
Franck ne veut pas et ne peut pas tomber amoureux,
les réflexions de sa mère lui embrument le cerveau. Un amour de jeunesse a
laissé des traces indélébiles.
Lisa aime la musique. Elle souhaite que le
disquaire lui raconte « sa » musique. Elle exige qu’il lui donne des
cours. Ils vont donc se retrouver régulièrement dans un café. Il apportera des
disques et lui racontera. Elle l’écoutera. Quelle savoureuse ambiance avec la
serveuse grincheuse au début mais qui au fil de leurs rencontres devient
amusante et désireuse de leur faire plaisir en leur concoctant de bons petits
plats. C’est là que Lisa se confiera peu
à peu.
Est-ce le hasard ou le destin qui fera que Maud
découvrira le grand secret de Lisa et en fera part à Franck ? Comment
le prendra-t-il ?
Je tourne le disque, face B.
Tiens il y a une face C.
La face D se passera en 2009.
Quatre faces un peu comme les quatre saisons :
hiver, printemps, été, automne.
C’est une histoire d’amour vintage qui prend son
temps comme une musique qu’on écoute lentement les yeux fermés et qu’on se la
repasse parce qu’on n’a pas tout entendu. Ce n’est pas une histoire rayée.
C’est aussi une belle histoire d’amitié et de
solidarité.
Pour connaître le sort des vinyles de Franck en
2009, amis lecteurs, il va falloir lire jusqu’au bout ce que Rachel Joyce a eu
le plaisir d’écrire pour notre plus grand bonheur, nous les lecteurs.
Laissez-vous embarquer par la musique, tellement de
jolis sentiments sont dévoilés au fil de
l’histoire.
Je quitte la boutique, je referme le livre, la
musique s’éteint. Et si on dansait ?...
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