lundi 24 septembre 2018

Rachel Joyce - Si on dansait ...



Résumé

À Londres, au bout d’une impasse délabrée, Frank n’est pas un disquaire comme les autres. Chez ce marchand de vinyles, une belle équipe de joyeux marginaux se serre les coudes, tous un peu abîmés par la vie.

Surtout, Frank a un don. Il lui suffit d’un regard pour savoir quelle musique apaisera les tourments de son client. Quitte à préconiser du Aretha Franklin à un obsessionnel de Chopin…

C’est ainsi que Frank fait la rencontre de Lisa, une mystérieuse femme au manteau vert. Après s’être évanouie devant sa boutique, elle le supplie de l’aider à comprendre la musique. Lors de leurs rendez-vous, Frank replonge dans sa propre enfance, revoyant sa mère, l’excentrique Peg, lui passer des vinyles sur sa vieille platine.

Lui qui ne croit plus en l’amour depuis longtemps sent son cœur vibrer à nouveau. Et puis, un jour, Frank découvre le secret de Lisa. Le monde s’écroule, il disparaît.

C’est sans compter, pourtant, sur l’extraordinaire solidarité qui règne sur Unity Street. Car après le chaos, il n’est jamais trop tard pour faire renaître l’espoir et réapprendre à danser…

Mon avis

J’ai tout d’abord craqué sur la couverture : rouge, avec un chemin de portées musicales, des notes, et deux personnages, une jeune femme en manteau vert et un homme qui fume, un 33 tours à la main.  Enfin, moi c’est ce que je vois.
Puis, le titre : « Si on dansait… » Les trois points de suspension à eux seuls m’intriguent, comme si c’était une invitation. Rappelez-vous un souvenir (on en a tous un), vous êtes à tables, ou en boîte ou dans un bar, et là votre amoureux, ou un inconnu vous demande « Si on dansait … »
Puis l’auteur vous invite à écouter la playlist des musiques préférées citées, ce que je fais sans hésiter.

« Il y avait une boutique de disques ».  Première phrase. Nous sommes en janvier 1988.
J’adore le clin d’œil : Face A. Rappelez-vous, la face A sur le vinyle, c’était normalement celle où il y a le « tube ».

Et la musique commence, je me laisse emporter, j’entre dans la boutique et je fais connaissance avec les principaux personnages :
Franck, cigarette au bec le propriétaire qui ne vend que des Vinyles, Kit son aide, Maud la tatoueuse et le Père Anthony.
Une rue dans Londres, un peu perdue, peu de clients. Ce qui me frappe dans ce décor, c’est la nonchalance de Franck qui ne s’inquiète pas. Il fait figure de roc inébranlable sur qui on peut s’appuyer et compter. L’ambiance me fait penser à PortoBello Road comme dans « l’apprentie sorcière », allez savoir pourquoi, l’imagination quelque fois est indomptable.

Kit a dix-huit ans, un peu maladroit, un brin niais, un peu comme un jeune chien, mais tellement attachant et toujours présent quoiqu’il arrive.

Franck est capable de vendre à un fan de chopin du Aretha Franklin. Surprenant non ? Pas pour Franck qui a le don d’entendre une musique quand le client débarque chez lui et qu’il cherche ce qu’il pourrait bien acheter.
Il a été élevé par Peg, une maman pas ordinaire qui a eu pas mal d’hommes dans sa vie, tellement bien que Franck ne connait pas celui qui l’a engendré tout comme sa mère d’ailleurs. Elle ne lui a parlé que musique. Chaque chapitre est rythmé par un rappel à cette femme.

Je me suis demandée que m’aurait-il vendu à moi. Je serais entrée dans ses cabines pour écouter la musique, casque sur les oreilles. L’atmosphère y est tellement sympathique, que je m’y suis sentie très à l’aise. Ne serait-ce que pour entendre dans le casque, vous savez, ce petit grésillement que fait le saphir quand il glisse sur le vinyle.

Franck, un peu bourru, voit un jour une jeune femme en manteau vert s’évanouir devant sa vitrine. C’est le branle-bas de combat autant pour lui que pour Kit.

Qui est Lisa ?
La curiosité de Kit est à son comble. Celle de Maud beaucoup moins, sentant un danger dans cette rencontre avec Franck.
Qui est cette jolie femme qui se dit fiancée, qui revient régulièrement aider Franck jusqu’à remettre en marche la machine qui emballe les livres.
Que cache-t-elle sous ses gants qu’elle ne quitte jamais ? 

Franck ne veut pas et ne peut pas tomber amoureux, les réflexions de sa mère lui embrument le cerveau. Un amour de jeunesse a laissé des traces indélébiles.

Lisa aime la musique. Elle souhaite que le disquaire lui raconte « sa » musique. Elle exige qu’il lui donne des cours. Ils vont donc se retrouver régulièrement dans un café. Il apportera des disques et lui racontera. Elle l’écoutera. Quelle savoureuse ambiance avec la serveuse grincheuse au début mais qui au fil de leurs rencontres devient amusante et désireuse de leur faire plaisir en leur concoctant de bons petits plats.  C’est là que Lisa se confiera peu à peu.

Est-ce le hasard ou le destin qui fera que Maud découvrira le grand secret de Lisa et en fera part à Franck ? Comment le prendra-t-il ?

Je tourne le disque, face B.

Tiens il y a une face C.

La face D se passera en 2009. 

Quatre faces un peu comme les quatre saisons : hiver, printemps, été, automne.

C’est une histoire d’amour vintage qui prend son temps comme une musique qu’on écoute lentement les yeux fermés et qu’on se la repasse parce qu’on n’a pas tout entendu. Ce n’est pas une histoire rayée.
C’est aussi une belle histoire d’amitié et de solidarité.

Pour connaître le sort des vinyles de Franck en 2009, amis lecteurs, il va falloir lire jusqu’au bout ce que Rachel Joyce a eu le plaisir d’écrire pour notre plus grand bonheur, nous les lecteurs.
Laissez-vous embarquer par la musique, tellement de jolis sentiments  sont dévoilés au fil de l’histoire.

Je quitte la boutique, je referme le livre, la musique s’éteint. Et si on dansait ?...



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