lundi 15 octobre 2018

Martial Debriffe - Un médecin de campagne


Résumé

Dans l’Alsace meurtrie de l’après-guerre, un jeune homme rêve d’une autre vie. Passionné de sciences, Pierre voudrait devenir médecin. Mais cette ambition n’est-elle pas trop grande pour lui, fils de simples commerçants de la vallée de Munster ? Pour éblouir Marguerite, la femme qu’il aime, il tente sa chance. Après avoir obtenu une bourse d’études, le jeune homme gravit rapidement les échelons d’une profession qu’il exerce comme un sacerdoce, jusqu’à devenir un brillant chirurgien. Mais peu à peu, Pierre se perd dans les fastes de cette carrière et s’éloigne des siens. La vanité de ses ambitions lui a fait oublier ce qui l’a initialement poussé vers la médecine : l’envie d’aider les autres et l’amour d’une femme. En quête de son passé perdu, le jeune homme va être entraîné dans une aventure qui bouleversera son destin.

Mon avis

La couverture m’interpelle immédiatement. Il fait brumeux, c’est l’Alsace et c’est la campagne.  D’ailleurs, le début de l’histoire nous plonge directement dans la grisaille du ciel.

Pierre est amoureux de Marguerite. Pierre veut devenir médecin.
Ou
Pierre veut devenir médecin. Pierre est amoureux de Marguerite.
Cette histoire est rythmée par ces deux phrases.
Mais Pierre est différent et Pierre est ambitieux. A cette époque, la différence et l’ambition ne font pas bon ménage.

Il est alors évident que ce fils de commerçants d’une grande usine dont la mère Marthe veut absolument qu’il en reprenne les rênes, va tout faire pour parvenir à ses deux rêves, jusqu’à oublier le pourquoi  il veut devenir médecin, ce qui est avant tout sa vocation pour le jeune homme. 

Pierre est malmené par la vie et j’admire le cheminement du jeune homme. Chemin parsemé d’embûches qu’il contourne toujours avec force et détermination. Jusqu’à s’oublier.
Le Docteur Jessica Praxmuller est certainement celle qui va influencer le plus le cours de sa vie. Elle est sa voisine de palier et joue du piano. Un jour où son père se languissant de lui vient le voir et que cette journée ne se passe comme prévu, il s’arrête. Il n’y a pas de hasard n’est-ce pas ?

Femme ambitieuse et n’ayant pas froid aux yeux, elle n’hésitera pas à faire de lui un autre homme. C’est aussi à cause d’elle que Pierre peu à peu va perdre de vue son ambition première et c’est aussi grâce à elle qu’il deviendra un grand chirurgien. Il la remerciera joliment.

Mais…
Pierre n’a jamais oublié un jour de pluie, sa rencontre avec le Docteur Rebeuh et sa fille Jeanne.  Il venait de quitter les siens pour suivre son idée d’être médecin et ces deux personnages l’ont accueilli avec simplicité en l’invitant à leur table et Jeanne en lui prêtant des habits pour qu’il se réchauffe.
Ce vieux médecin de campagne souhaite prendre Pierre sous son aile et une amitié sincère les unit.
Les sentiments des deux hommes sont forts et le Docteur Rebeuh ne mâche pas ses mots quand il se rend compte que Pierre oublie peu à peu sa vocation première. Il faudra des événements importants pour que le jeune homme s’en rende compte.
Jeanne quant à elle, est toujours présente, par touches subtiles comme dans une peinture, comme un ange gardien qui veille.

Jalousie, mesquinerie, rumeurs, sont monnaie courante dans cette histoire.
Plus d’une fois, je me suis insurgée contre les commérages concernant Pierre et je me demandais quand il allait réagir, contredire, rétablir la vérité. Il lui a fallu du temps pour ça et la lectrice que je suis avait envie de le secouer.

Edouard Prodhom est un être exécrable du début à la fin. Quant à Marguerite, pour moi, elle est insignifiante et je n’arrive même pas à comprendre comment Pierre pouvait être amoureux de cette jeune femme futile.

J’aime beaucoup la plume de Martial Debriffe qui nous plonge dans l’ambiance de l’Alsace d’après-guerre et qui est une écriture reposante. L’histoire se lit et se déroule avec simplicité comme Pierre qui au fond l’a toujours été.

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