Résumé
Dans l’Alsace meurtrie de l’après-guerre, un jeune
homme rêve d’une autre vie. Passionné de sciences, Pierre voudrait devenir
médecin. Mais cette ambition n’est-elle pas trop grande pour lui, fils de
simples commerçants de la vallée de Munster ? Pour éblouir Marguerite, la femme
qu’il aime, il tente sa chance. Après avoir obtenu une bourse d’études, le
jeune homme gravit rapidement les échelons d’une profession qu’il exerce comme
un sacerdoce, jusqu’à devenir un brillant chirurgien. Mais peu à peu, Pierre se
perd dans les fastes de cette carrière et s’éloigne des siens. La vanité de ses
ambitions lui a fait oublier ce qui l’a initialement poussé vers la médecine :
l’envie d’aider les autres et l’amour d’une femme. En quête de son passé perdu,
le jeune homme va être entraîné dans une aventure qui bouleversera son destin.
Mon avis
La couverture m’interpelle immédiatement. Il fait
brumeux, c’est l’Alsace et c’est la campagne.
D’ailleurs, le début de l’histoire nous plonge directement dans la
grisaille du ciel.
Pierre est amoureux de Marguerite. Pierre veut
devenir médecin.
Ou
Pierre veut devenir médecin. Pierre est amoureux de
Marguerite.
Cette histoire est rythmée par ces deux phrases.
Mais Pierre est différent et Pierre est ambitieux. A
cette époque, la différence et l’ambition ne font pas bon ménage.
Il est alors évident que ce fils de commerçants d’une
grande usine dont la mère Marthe veut absolument qu’il en reprenne les rênes,
va tout faire pour parvenir à ses deux rêves, jusqu’à oublier le pourquoi
il veut devenir médecin, ce qui est avant tout sa vocation pour le jeune homme.
Pierre est malmené par la vie et j’admire le
cheminement du jeune homme. Chemin parsemé d’embûches qu’il contourne toujours
avec force et détermination. Jusqu’à s’oublier.
Le Docteur Jessica Praxmuller est certainement celle
qui va influencer le plus le cours de sa vie. Elle est sa voisine de palier et
joue du piano. Un jour où son père se languissant de lui vient le voir et que
cette journée ne se passe comme prévu, il s’arrête. Il n’y a pas de hasard n’est-ce
pas ?
Femme ambitieuse et n’ayant pas froid aux yeux,
elle n’hésitera pas à faire de lui un autre homme. C’est aussi à cause d’elle que
Pierre peu à peu va perdre de vue son ambition première et c’est aussi grâce à
elle qu’il deviendra un grand chirurgien. Il la remerciera joliment.
Mais…
Pierre n’a jamais oublié un jour de pluie, sa
rencontre avec le Docteur Rebeuh et sa fille Jeanne. Il venait de quitter les siens pour suivre
son idée d’être médecin et ces deux personnages l’ont accueilli avec simplicité
en l’invitant à leur table et Jeanne en lui prêtant des habits pour qu’il se
réchauffe.
Ce vieux médecin de campagne souhaite prendre
Pierre sous son aile et une amitié sincère les unit.
Les sentiments des deux hommes sont forts et le
Docteur Rebeuh ne mâche pas ses mots quand il se rend compte que Pierre oublie
peu à peu sa vocation première. Il faudra des événements importants pour que le
jeune homme s’en rende compte.
Jeanne quant à elle, est toujours présente, par
touches subtiles comme dans une peinture, comme un ange gardien qui veille.
Jalousie, mesquinerie, rumeurs, sont monnaie
courante dans cette histoire.
Plus d’une fois, je me suis insurgée contre les commérages
concernant Pierre et je me demandais quand il allait réagir, contredire,
rétablir la vérité. Il lui a fallu du temps pour ça et la lectrice que je suis
avait envie de le secouer.
Edouard Prodhom est un être exécrable du début à la
fin. Quant à Marguerite, pour moi, elle est insignifiante et je n’arrive même
pas à comprendre comment Pierre pouvait être amoureux de cette jeune femme
futile.
J’aime beaucoup la plume de Martial Debriffe qui
nous plonge dans l’ambiance de l’Alsace d’après-guerre et qui est une écriture
reposante. L’histoire se lit et se déroule avec simplicité comme Pierre qui au
fond l’a toujours été.
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