Résumé
Avec l'âge aime-t-on plus raisonnablement ?
Marie a 75 ans. Toute sa vie, elle a aimé. Elle veut convaincre sa
jeune voisine au cœur brisé qu'aimer vaut la peine.
Pour cela, elle lui donne 4 carnets. Ses carnets d'amour. 4 tranches de
sa vie amoureuse.
Une sorte de passage de flambeau à la veille de son entrée dans une
résidence pour personnes âgées autonomes.
Veuve, elle tente de se faire une raison : l'amour n'est plus de son
âge.
Vraiment ? Et si Cupidon se moquait éperdument de l'âge ?
Mon avis
Valérie Bel est l’auteur de Angel & Marie, son premier roman qui a
été lauréat aux Indés Awards 2017.
Son deuxième roman, Nous danserons encore sous la pluie, toujours aux
Indés Awards 2018 a été un coup de cœur.
Alors quand elle m’a proposé son roman, comme toujours j’ai d’abord lu
le résumé et puis j’ai accepté.
Quel joli titre : Et de battre la (dé)mesure… Je pense à la
musique, au métronome, au pied qui cadence au sol.
Effectivement, cette histoire est rythmée par l’écriture de 4 carnets.
Comme un carnet de bal, vous savez, ceux qui existaient autrefois quand les
jeunes filles notaient à l’intérieur le nom du jeune homme qui avait retenu une
danse.
Marie a 75 ans et elle confie ses carnets à Isis, sa jeune voisine. Elle
a décidé de partir en maison de retraite et lui explique comment elle a aimé
toute sa vie et pourquoi elle-même ne doit pas avoir peur d’aimer. D’ailleurs,
Marie est l’anagramme du verbe Aimer, comme elle le fait gentiment remarquer. Marie
était faite pour ça AIMER.
Ses carnets relatent ses histoires d’amour à des moments clé de sa vie.
A 5 ans, elle tombe amoureuse de Pierre à la maternelle. Un amour qui
durera jusqu’à ses 13 ans pour s’éteindre brutalement… Mais oublie-t-on son
premier amour ?
Marie est une petite fille aimée de ses parents avec une maman qui
prend bien soin d’elle et qui a des mots justes. Clin d’œil sur les bigoudis de
l’époque pour qu’elle soit bien coiffée le jour de la photo de classe. Mais
aussi, ce qui est toujours d’actualité, le malaise de ne pas être comme les
autres, et de ne pas pouvoir se fondre dans la masse.
Une cousine Mathilde, qu’elle surnomme Matou parce qu’elle a tout.
Pierre, premier chagrin d’amour, première blessure et découverte de la
méchanceté des amies, des copines, de la trahison.
20 ans. Marie tombe amoureuse de son professeur d’économie, marié.
30 ans, Patrice qui deviendra son mari, avec qui elle aura deux
enfants.
50 ans. Dans ce carnet, Marie se révèle enfant rebelle. Je trouve un
vocabulaire plus sec qui claque. Marie en a ras le bol de se faire avoir et ça
se sent dans l’écriture.
J’ai envie d’appeler Marie, La Mal aimée. Elle aime mais n’a pas
toujours ce qu’elle donne en retour.
J’avoue être agacée par son mari et par ceux qui la trahissent. J’avoue
aussi qu’à la place de Marie, je me serais rebellée. L’amour n’excuse pas tout.
Au nom de l’amour, on ne peut pas tout faire et tout accepter.
Oui, Marie aime, mais mal. De façon… démesurée et c’est là que le titre
prend tout son sens.
Et puis, elle rencontre Thomas…
Et reviennent les gestes tendres, le vocabulaire câlin, les mains qui
se joignent, les baisers qui deviennent des amuse-bouche (belle expression qui
m’a plu), et 15 ans d’amour.
Marie a 75 ans… Elle se retrouve en maison de retraite…
Et là …
En lisant ces carnets, l’auteur a su faire défiler une vie. Je salue l’écriture
qui va crescendo, suivant l’âge de Marie. Même si elle m’a agacé, elle reste
attachante et émouvante.
La fin est inattendue et je vous laisse découvrir ces carnets écrits à
la mesure du verbe aimer, décliné sous toutes ses formes, au rythme d’un cœur qui
bat, à la chamade, au ralenti, à la démesure…
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