lundi 11 février 2019

Christine Chancel - Pardon la vie si j'ai survécu


Résumé

Des deux premières années de sa vie, Martine ne sait rien ou presque : "j'ai failli mourir ». Enfant, elle est déjà une adulte en réduction : "je ne dois rien laisser paraître de mes joies ou de mes peines". Les silences font partie de son langage. Trop jeune, Martine appréhende intellectuellement l'étendue et la complexité du monde "des grands". A dix ans, un séisme affectif frappe de plein fouet la fillette : "désormais je vivrai avec mes parents". Avec l'adolescence vient la découverte d'une autre vie, puis c'est l'arrivée de Danièle et, enfin, Serge...C'est au travers de joies, de peines, de rebondissements et aussi de quelques cataclysmes que se construit une personne, que se forge un caractère. Dans ce premier roman, Christine Chancel porte un regard lucide et introspectif sur un quart de vie au vingtième siècle.

Mon avis

Le titre m’a interpellée douloureusement. « Pardon la vie si j’ai survécu », cette phrase est difficile à entendre. D’ailleurs dès la première page, je comprends que la petite fille Martine est née par miracle. Déjà, elle n’était pas désirée, ensuite, sa maman fait tout pour que le fœtus ne tienne pas. Ô Miracle, il tient et la petite fille naît. Même si son début de vie se passe plutôt dans les hôpitaux pour enfants, Martine tient à la vie. A partir de là, je souffre autant qu’elle. Elle est heureuse chez sa grand-mère, mais elle est incomprise par ses parents. La phrase qui fait mal c’est « désormais, je vivrais avec mes parents ». Il serait normal d’être heureux justement de pouvoir retrouver ses parents, mais ce n’est pas le cas.

Tout au long du livre, je peine avec Martine dont sa seule famille est ses grands-mères. Elle y est heureuse.
La pénible impression que la petite fille est nulle, incapable, qu’elle est la cause du sacrifice que fait régulièrement sa mère pour elle. Mais Martine ne comprend rien à ce qu’on lui reproche et pour cause, c’est une enfant, et comprendre quoi ?
Beaucoup de non-dit, de frustration, de manque de communication, peu de joie, de sourires d’enfants, de cris de bonheur.  Non, c’est du silence. Elle se tait et garde pour elle tout ce qu’elle éprouve. Effectivement, c’est là que le titre du livre prend tout son sens « Pardon la vie si j’ai survécu » comme si la vie faisait tout pour qu’elle ne s’en sorte pas. Mais Martine tient bon.
Autre contexte que de nos jours où les enfants sont rois … Pas trop de choix pour Martine qui s’incline.

Elle grandit et travaille. Mais, ses parents ne la lâchent pas et au contraire de ses amis, elle ne peut pas sortir comme elle veut. Elle se rend compte de sa différence et ses amis aussi. C’est encore plus difficile. Alors, elle ruse, mais elle sa mère l’attend ….
C’est un peu paradoxal quand même : Marine gêne ses parents mais il faut qu’elle reste là.
Elle a une petite sœur Marthe… J’admire le respect que Martine garde pour ses parents. Elle mène sa vie de femme avec sa petite Danièle, elle travaille toujours et passe toujours voir ses parents…


Christine Chancel nous brosse ici une histoire qui ne peut pas laisser indifférent le lecteur. Finalement, c’est une histoire simple qui détonne de nos jours où les enfants prennent la parole à tout va…
Vous ne pouvez qu’aimer et prendre parti pour la petite fille devenue femme …De nos jours, la porte aurait claqué plusieurs fois…
Belle écriture fluide qui se lit avec plaisir malgré le sujet assez lourd.

« Pardon la vie si j’ai survécu » jusqu’au bout …

4 commentaires:

  1. Merci pour votre chronique. Lorsque je l'ai lue... je cherchais Martine.

    RépondreSupprimer
  2. Une belle chronique. On sent combien ce livre t'a touchée. Et on le comprend. Merci Isa pour le partage.
    Je note le nom de l'auteur (e).

    RépondreSupprimer