vendredi 8 mai 2020

Nicole Provence - Les vignes du Pendu



Résumé

Au crépuscule du XIXe siècle, le phylloxéra ravage les vignobles français. Dans la région lyonnaise, Philidor est désespéré : ses vignes sont touchées par la terrible maladie et il ne sait pas s’il pourra sauver la propriété familiale. Malgré les difficultés, il trouve un peu de réconfort grâce aux yeux vert émeraude de la belle Appoline.

Le répit est de courte durée, car un violent conflit l’oppose bientôt à Antoine, un parent éloigné qui souhaite la destruction pure et simple de tout le vignoble contaminé. Le lendemain de leur dispute, Antoine et un autre homme sont retrouvés assassinés au domaine, une corde autour du cou.

Des souvenirs de trahison remontent à la surface et tous les soupçons se portent sur Philidor qui va devoir se battre pour prouver son innocence et ne pas perdre l’héritage familial…

Mon avis

C’est une atmosphère comme j’aime. Aussitôt, je suis captée par l’ambiance, ne serait-ce que par le prénom d’Alphonsine, puis Honoré.

Sur fond de dénonciation, de jalousie, de rancœur, Nicole Provence tisse sa toile pour captiver son lectorat et j’apprécie. Le ton est donné immédiatement et j’entre dans l’histoire, parce que l’auteur sait m’y faire de la place pour que je m’installe et me laisse emporter.

Alphonsine et Honoré s’aiment. La jeune femme est enceinte et près de son terme. Honoré se cache. Il est dénoncé. Alphonsine accouche de Désiré.

Des décennies plus tard, Philidor, qui a hérité des vignes de son père Désiré et de son aïeul Honoré, se bat pour les garder. Attaquées par le phylloxéra, elles sont en mauvais état sauf celles d’Honoré.

Une palette de personnages, tous au caractère bien trempé, au physique toujours décrit avec précision, défile devant mes yeux, et je me crois dans une pièce de théâtre ou un film de Pagnol. Des gendarmes Gontard et Blavet, en passant par Marguerite et Césarine, puis Eusèbe, Baptiste, et les gens du village, je ne retiens qu’une chose, c’est qu’ils ont tous un rôle très important à jouer. Que ce soit pendant les interrogatoires ou pendant la fabrication d’un chapeau, les dialogues sont savoureux et je me régale.

L’intrigue, Philidor est-il coupable ou pas, démarre après plusieurs chapitres, mais j’avoue que j’avais rapidement trouvé le meurtrier, alors qu’il a fallu tout le livre pour que les policiers s’en rendent compte. Il m’est arrivé souvent de penser qu’ils devaient écouter Césarine, la femme de Gontard qui n’avait aucun doute.

Les sentiments de Philidor quant à son héritage familial sont authentiques. Je reconnais qu’il a le droit de s’interroger même si parfois, j’aurais apprécié qu’il soit un peu plus réactif. À plusieurs reprises, quand il était plus jeune, l’envie de le bousculer me titillait. L’amour prend également beaucoup de place, notamment lorsque les souvenirs affluent. Il est finalement partout, à plusieurs degrés, mais c’est lui qui prime devant la haine et la jalousie qui sont aussi bien présentes.

C’est un très bon moment de lecture et je salue le talent de Nicole Provence qui, une fois de plus, a su m’emmener avec elle dans ses domaines de prédilection le terroir et les héritages familiaux, sans oublier la romance toujours bien représentée.

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