Résumé
« Je me souviens de la première fois où je suis
allée la chercher. Son regard perdu, son visage rougi par les larmes. Je ne m’y
attendais pas. Au moment de la laisser, Camille m’avait embrassée et s’était
tout de suite tournée vers les jouets. Le changement de nounou avait l’air de
se dérouler sans problème. J’étais partie l’esprit tranquille, persuadée que
tout irait bien. »
Voici l'histoire d'un combat. Celui qu'une mère n'a
pas su mener. De ses observations à ses ressentis, elle balaye chacune de ses
rencontres avec la nourrice de ses enfants. Rien de grave ne s'est vraiment
produit, et pourtant, elle se retrouve presque dévastée face à celle qui la
fait douter de tout. Et principalement de son rôle de mère.
Derrière les apparences de la courtoisie, ces deux
femmes n’ont jamais fait jeu égal. De sa difficulté à s’affirmer, Violaine Ascarel
a développé une méfiance, une vacillation jusqu’à la tourmente. Comment s’est-elle
délivrée de ce sentiment ? De quelle façon s’est achevée cette relation
toxique ? Et les enfants dans tout ça ?
Violaine Ascarel dévoile le témoignage courageux d’une
femme sujette à toutes les angoisses maternelles. Au fil des pages, la conscience
d’un profond mal-être grandit, laissant peu de place à la moindre issue.
Mon avis
C’est la première fois que je chronique un
témoignage. Je remercie l’auteur Violaine Ascarel de m’avoir interpelée sur ma
page « Les lectures de Minibulle ».
Cette histoire pourrait arriver à vous, à moi. Une
maman qui laisse son enfant à la nounou parce qu’elle part travailler et qu’elle
veut avoir l’esprit libre, c’est normal. Elle sait que la personne en qui elle
a confiance va faire tout ce qu’il faut pour que son enfant s’épanouisse au
mieux. C’est le but, c’est le jeu.
Mais quand la maman revient chercher son enfant, Camille, elle se rend compte immédiatement que quelque chose ne va pas. Sa petite
fille a les yeux rougis, elle pleure, elle a pleuré. Le retour de la nounou n’est
pas pour la rassurer : Camille est
difficile, Camille pleure tout le temps, Camille ne joue pas toute seule….
Je suis mal à l’aise. Je me dis qu’à sa place, je n’aurais
pas laissé mon enfant, j’aurais dit ça et ça…
Seulement, je ne suis pas à la place de Violaine.
Et je ressens alors toute cette douleur, cette tristesse, ce mal qu’a cette
maman à communiquer. Elle ne se sent pas égale face à la nounou qui se targue d’être
professionnelle. Elle connaît son métier, Elle.
Violaine connait sa fille ou croit la connaître,
parce qu’elle se met à douter. Etant donné que cette nounou sait tout et qu’elle
a eu plusieurs enfants à s’occuper, qu’elle est connue, elle doit avoir raison
en proclamant haut et fort que Camille a un problème. Alors Violaine se tait et
s’écrase. Elle retient ses commentaires et essaie de ne pas vexer la nounou.
Dans ce témoignage écrit avec le cœur, avec la
souffrance, avec la colère qui enfle, le lecteur est embarqué, malmené aussi,
parce qu’il ne peut s’empêcher de dire tout haut ce que Violaine pense tout
bas.
Les titres de chapitre parlent d’eux-mêmes et
sonnent durement à l’oreille : Hiérarchie est quand même le deuxième titre
et vous pensez aussitôt qu’il va y avoir un chef et un employé et un ordre à
respecter, dureté, hargne, brutalité, confrontation, colère, décision… Alors qu’il
ne devrait y avoir que communication, sourires, bien-être, ensemble, cheminement,
grandir…
Si bien que le chapitre « Coquetterie »
vous fait sourire malgré vous. Qu’est-ce que ce mot vient faire ici ?
Je vous rassure ce n’est pas un témoignage larmoyant.
Non, c’est un témoignage qui sonne vrai.
Et l’auteur ne dénigre aucunement le métier de
nounou, elle ne parle que de son cas personnel.
D’ailleurs vous respirez beaucoup mieux avec l’épilogue
qui tinte à vos oreilles…
Je vous laisse découvrir ce témoignage courageux et vous souhaite de l’apprécier autant que
moi.
Magnifique retour dont je vous suis très reconnaissante.
RépondreSupprimerViolaine Ascarel