Résumé
Hiver
1980. Cela fait maintenant quelques jours que Claire, jeune citadine à la vie
trépidante, s’est installée dans une maison coupée du monde, non loin du
village de Courgoul, dans les monts d’Auvergne. à vrai dire, elle n’a pas eu le
temps ni le choix pour s’adapter à cette nouvelle vie. Un jour, le téléphone
qui sonne. La gendarmerie. Luc, son mari, a eu un accident. Il est dans le
coma. Plusieurs semaines déjà qu’il s’était isolé dans cette maison pour écrire
son premier roman. Pourquoi son mari a-t-il tout quitté soudainement ? Et
comment a-t-il pu avoir un accident de voiture, lui d’habitude si prudent ? Et
si finalement elle ne connaissait pas si bien que cela l’homme qu’elle a épousé
? Lorsqu’une inconnue frappe à sa porte en pleine nuit, Claire ne se doute pas
qu’elle vient de faire entrer le malheur dans son foyer...
Mon
avis
Quelle
belle enquête écrite par l’auteur à la manière d’un film en super 8. J’ai
beaucoup aimé, il me semblait entendre le bruit de la caméra…
L’histoire
se déroule en 1980, et c’est amusant parce que les francs sont de retour, pas
de GPS, mais la vieille carte Michelin, et j’ai souri, me replongeant dans
cette atmosphère de carte routière qu’on dépliait sur le capot…
L’ambiance
est enfumée de cigarettes et non pas de pipe comme l’inspecteur Maigret dont
l’auteur pourtant s’en imprègne et les phrases sont truffées d’expressions qui
collent vraiment à cette époque. J’apprécie énormément la plume de Serge
Camaille que j’ai découverte ici. Je dirais qu’elle est bon enfant, sympathique
et se lit facilement.
L’histoire
est simple, triste et tellement banale, mais joliment bien racontée… par la
suspecte… que je me prends au jeu et que je suis émue et écœurée. Finalement,
tout ce qui entoure les personnages comme les habitations, les bureaux, les
voitures, est le décor. Mais ce que je retiens, c’est l’interrogatoire, dans
une pièce, avec un café, et je ressens de l’amitié pour la femme assise sur une
chaise. Est-elle vraiment coupable ?
En
fond, j’entends presque « silence on tourne », la caméra se met en route et le
film se déroule.
Bien
sûr, les personnages sont attachants, notamment les commissaires tous aussi
débonnaires les uns que les autres, un juge et son carnet à la manière d’un
inspecteur Columbo, et j’en oublie presque Claire à qui tous les malheurs
arrivent.
Je
retrouve l’ambiance d’un petit restaurant où les policiers font bombance avant
de reprendre l’interrogatoire, le garde champêtre qui se transit de froid, une
romance toute simple, et toujours cette neige qui ne cesse de tomber, et oblige
les chauffeurs à monter les pneus cloutés. Rien n’est laissé au hasard par
l’auteur. Même un détective est présent.
J’ai
quand même eu un moment d’incompréhension, voire d’incohérence, au moment où
Claire et Bruno appellent à tour de rôle l’agence immobilière. Leur
interlocutrice ne semble pas savoir où se trouve sa patronne. Alors que,
quelques pages plus loin, elle leur révèle l’endroit où elle est partie en
vacances. Mais Bruno s’était fait passer pour un policier, j’en déduis que
c’est pour cette raison que sa mémoire lui est revenue.
J’ai
presque envie de rire quand les suspects sont arrêtés tellement c’est bon
enfant. À croire que dans les années 80, la violence n’était pas de mise.
Tout colle parfaitement aux personnages.
La
chute est inattendue, mais tellement logique dans ce parfum de film de super 8.
J’ai quitté à regret mes policiers, et me suis retrouvée dans les années 2000,
avec un brin de nostalgie.
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