jeudi 24 mai 2018

Virginie Vanos - Battue !



Née en 1979, Virginie Vanos a d’abord passé quelques années sur les planches, puis devant la caméra, pour enfin atterrir devant les appareils photo ! Elle travaille aussi une fois de temps en temps comme photographe, et a écrit deux livres d’humour satirique, en plus du fascicule d’une exposition conceptuelle.

Résumé
De septembre 2000 à mai 2002, Virginie Vanos a été violentée. Battue, torturée, humiliée... Mais aujourd'hui, pour rien au monde, elle ne veut rester confinée dans son statut de victime, c'est pour cela qu’elle a choisi de témoigner... avec ironie et un maximum d'humour... noir.

Mon avis

Quand Virginie Vanos m’a demandé de chroniquer ses livres, j’ai hésité et je me suis dit que je ne pouvais pas toujours chroniquer de la romance. Surtout qu’elle désirait avoir mon avis. Je la remercie d’ailleurs pour sa confiance, il fallait oser me proposer son livre.

Rien que le titre « Battue » me fait froid dans le dos. Comme Virginie a eu la gentillesse de m’envoyer son livre, je peux donc comme j’en ai l’habitude pour chaque livre, lire le résumé dont j’avais déjà eu une petite idée. Je lis ensuite les remerciements. Oui, je procède toujours de la même manière.
Puis je commence ma lecture … par un avertissement.  C’est un roman largement autobiographique.

« Peut-on rire de tout ? »
Réponse de Virginie Vanos :
« Ce n’est pas qu’on puisse rire de tout, c’est que l’on doit rire de tout ! »

L’auteur a le don pour mettre des titres à ses chapitres qui, ma foi, vous interpellent : Finalement, ça ne va pas être si dur !
Détrompez -vous !
Le 1er chapitre « Faut pas pousser Bobonne dans les orties « n’a rien d’amusant.
Le lecteur comprend que Virginie se fait bien manœuvrer par Reza, un iranien beau comme le quatrième mousquetaire et atteint de diabète de type 1. Emue, elle le soutient et pleure avec lui. Sauf que Reza se drogue, fume, boit, et ne respecte aucunement l’hygiène de vie qu’il doit mener. Ajoutez à ça qu’il refuse de se laver…C’est donc avec une « bête épouvantable » que l’auteur va cohabiter, avec l’obligation de se droguer aussi.
Chaque chapitre est ponctué d’un score d’affichage comme à un match. Car il s’agit bien de ça : un combat pour que Virginie reste en vie.

Tout au long du livre, je me suis demandée pourquoi elle restait avec cet être immonde.
Je vis avec elle sa déchéance, sa perte de poids. Elle ne ressemble plus à rien et tout le monde se moque d’elle.
Heureusement qu’elle a la chance d’avoir ses parents et son frère qui vont l’aider à se sortir de cet enfer. Elle fait aussi du théâtre et se fait remarquer car elle est douée, au grand dam de Reza qui pense qu’elle va le tromper. Jouer la comédie lui permet de s’échapper.

Virginie veut faire payer jusqu’au bout à Reza, ce qu’il lui a fait subir : une tentative de meurtre, la discrimination auprès de ses parents pour lesquels elle passe pour une « pute » sans compter la tentative de suicide évitée de justesse grâce à la petite amie de son frère Dimitri, les humiliations continuelles, les tortures…C’est pour ça et uniquement pour ça qu’elle reste avec lui. D’où les scores à la fin de chaque chapitre : Il mène, ils sont à égalité, elle mène, échec au roi, …

L’auteur ne s’étale pas sur les « détails » de ses blessures, de ses humiliations. Je me suis demandée comment elle pouvait réussir à survivre quand elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle tient debout pour le mettre en échec.

Des personnages qui m’ont horrifiée : la belle-mère, la sœur, l’ami de Reza, le père. Toute la famille de son amoureux car il y avait amoureux au début, (je me demande encore comment est-ce possible), est répugnante et n’hésite pas à l’humilier. Seul le petit ami de la sœur, qui lui aussi se fait battre, prendra sa défense et réussira à quitter cette famille en lui conseillant de faire de même.

J’ai eu beaucoup de mal à lire jusqu’au bout. Non pas parce qu’il ne me plaisait pas, mais parce que c’était difficile, puissant et dur. L’atmosphère est lourde, triste, humiliante. Virginie n’est bien que quand elle est dans sa famille mais là aussi Reza vient la chercher et n’hésite pas à tromper son beau-père en faisant le gentil.

Je salue la prouesse de l’auteur qui a su tourner une histoire aussi grave en dérision.

 Je reprends sa phrase : « Peut-on rire de tout ? »
Je ne sais pas. Ce livre ne m’a pas fait rire, même dans les situations un peu cocasses.
« Doit-on rire de tout ? » Je vous laisse y répondre. Pour ma part, je ne le crois pas.


Ce livre est bien écrit. C’est une histoire vraie.
L’auteur parle « cash » et n’utilise pas la langue de bois.

Amis lecteurs, vous êtes avertis !



1 commentaire:

  1. Histoire intéressante. Cette chronique nous donne envi de lire absolument ce livre. Toutes mes félicitations à l'auteur ainsi qu'à la chroniqueuse.

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