Née en 1979, Virginie Vanos a d’abord passé
quelques années sur les planches, puis devant la caméra, pour enfin atterrir
devant les appareils photo ! Elle travaille aussi une fois de temps en temps
comme photographe, et a écrit deux livres d’humour satirique, en plus du
fascicule d’une exposition conceptuelle.
Résumé
De septembre 2000 à mai 2002,
Virginie Vanos a été violentée. Battue, torturée, humiliée... Mais aujourd'hui,
pour rien au monde, elle ne veut rester confinée dans son statut de victime,
c'est pour cela qu’elle a choisi de témoigner... avec ironie et un maximum
d'humour... noir.
Mon avis
Quand Virginie Vanos m’a demandé de chroniquer ses
livres, j’ai hésité et je me suis dit que je ne pouvais pas toujours chroniquer
de la romance. Surtout qu’elle désirait avoir mon avis. Je la remercie d’ailleurs
pour sa confiance, il fallait oser me proposer son livre.
Rien que le titre « Battue » me fait
froid dans le dos. Comme Virginie a eu la gentillesse de m’envoyer son livre,
je peux donc comme j’en ai l’habitude pour chaque livre, lire le résumé dont j’avais
déjà eu une petite idée. Je lis ensuite les remerciements. Oui, je procède
toujours de la même manière.
Puis je commence ma lecture … par un
avertissement. C’est un roman largement
autobiographique.
« Peut-on rire de tout ? »
Réponse de Virginie Vanos :
« Ce n’est pas qu’on puisse rire de tout, c’est
que l’on doit rire de tout ! »
L’auteur a le don pour mettre des titres à ses
chapitres qui, ma foi, vous interpellent : Finalement, ça ne va pas être
si dur !
Détrompez -vous !
Le 1er chapitre « Faut pas pousser
Bobonne dans les orties « n’a rien d’amusant.
Le lecteur comprend que Virginie se fait bien manœuvrer
par Reza, un iranien beau comme le quatrième mousquetaire et atteint de diabète
de type 1. Emue, elle le soutient et pleure avec lui. Sauf que Reza se drogue,
fume, boit, et ne respecte aucunement l’hygiène de vie qu’il doit mener. Ajoutez à ça qu’il refuse de se laver…C’est donc avec une « bête
épouvantable » que l’auteur va cohabiter, avec l’obligation de se droguer
aussi.
Chaque chapitre est ponctué d’un score d’affichage
comme à un match. Car il s’agit bien de ça : un combat pour que Virginie
reste en vie.
Tout au long du livre, je me suis demandée pourquoi
elle restait avec cet être immonde.
Je vis avec elle sa déchéance, sa perte de poids.
Elle ne ressemble plus à rien et tout le monde se moque d’elle.
Heureusement qu’elle a la chance d’avoir ses
parents et son frère qui vont l’aider à se sortir de cet enfer. Elle fait aussi
du théâtre et se fait remarquer car elle est douée, au grand dam de Reza qui pense
qu’elle va le tromper. Jouer la comédie lui permet de s’échapper.
Virginie veut faire payer jusqu’au bout à Reza, ce
qu’il lui a fait subir : une tentative de meurtre, la discrimination
auprès de ses parents pour lesquels elle passe pour une « pute » sans
compter la tentative de suicide évitée de justesse grâce à la petite amie de
son frère Dimitri, les humiliations continuelles, les tortures…C’est pour ça et
uniquement pour ça qu’elle reste avec lui. D’où les scores à la fin de chaque
chapitre : Il mène, ils sont à égalité, elle mène, échec au roi, …
L’auteur ne s’étale pas sur les « détails » de
ses blessures, de ses humiliations. Je me suis demandée comment elle pouvait
réussir à survivre quand elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle tient
debout pour le mettre en échec.
Des personnages qui m’ont horrifiée : la
belle-mère, la sœur, l’ami de Reza, le père. Toute la famille de son amoureux car
il y avait amoureux au début, (je me demande encore comment est-ce possible),
est répugnante et n’hésite pas à l’humilier. Seul le petit ami de la sœur, qui
lui aussi se fait battre, prendra sa défense et réussira à quitter cette
famille en lui conseillant de faire de même.
J’ai eu beaucoup de mal à lire jusqu’au bout. Non
pas parce qu’il ne me plaisait pas, mais parce que c’était difficile, puissant
et dur. L’atmosphère est lourde, triste, humiliante. Virginie n’est bien que
quand elle est dans sa famille mais là aussi Reza vient la chercher et n’hésite
pas à tromper son beau-père en faisant le gentil.
Je salue la prouesse de l’auteur qui a su tourner une
histoire aussi grave en dérision.
Je reprends sa
phrase : « Peut-on rire de tout ? »
Je ne sais pas. Ce livre ne m’a pas fait rire, même
dans les situations un peu cocasses.
« Doit-on rire de tout ? » Je vous
laisse y répondre. Pour ma part, je ne le crois pas.
Ce livre est bien écrit. C’est une histoire vraie.
L’auteur parle « cash » et n’utilise pas
la langue de bois.
Amis lecteurs, vous êtes avertis !
Histoire intéressante. Cette chronique nous donne envi de lire absolument ce livre. Toutes mes félicitations à l'auteur ainsi qu'à la chroniqueuse.
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