Résumé
Dans
le village niché en face de la barre rocheuse de Saint-Quinis, l'industrie du
feutre tient la première place. Francis Gastellan, propriétaire des deux plus
grandes entreprises de la région, règne sur la vie de ses ouvriers. La jeune et
charmante Naïs, couturière et fille du contremaître Joseph Caspado, est
convoitée à la fois par Francis et par Césaire, les fils du grand patron. Tandis
que le benjamin obtient les faveurs de la belle, la jalousie et la haine
animent le cœur de l'aîné, héritier du patrimoine familial. Les deux frères
entament alors une guerre sourde qui risque d'avoir de lourdes conséquences.
Obligée de se soumettre à l'autorité de son père, Naïs se battra contre vents
et marées afin de retrouver les bras de celui qu'elle aime depuis toujours. La
promesse d'un avenir heureux et paisible tiendra-t-elle le coup devant la
puissante emprise des conventions ? L'espoir est-il permis pour ces amants qui
n'aspirent pourtant qu'à unir leur destinée ?
Mon avis
Si je
reprends la phrase dite par Joseph Caspado « C’est aujourd’hui le plus grand
jour de ta vie, ma fille. Tu fais un beau mariage. Beaucoup t’envient ».
Qu’est-ce
qu’un beau mariage ? La musique ? L’argent ? La robe ? La perspective d’être
respectée par les gens du village ?
Le
sous-entendu ne laisse aucun doute sur la conduite à tenir : ne nous déshonore
pas, fais ce que toute femme doit faire, aie des enfants… en clair, « tais-toi ».
Ce
n’est pas du tout ce qu’envisageait Naïs. Elle ne rêvait que de vivre avec son
amoureux. Voilà ce qu’un beau mariage voulait dire pour elle.
Mais,
c’est sans compter sur les arrangements des deux pères qui prennent une décision
lourde de conséquences. L’orage gronde et le regard de Naïs lance des éclairs
quand elle se rend à l’église, un morceau de soie caché sous sa manche.
J’admire
la fougue et la détermination de la belle couturière qui pour l’époque n’a pas
froid aux yeux. J’aime beaucoup ce caractère sans concessions de la jeune
fille. Je la trouve même beaucoup plus courageuse que Césaire.
Au
fil des pages, je m’insurge contre l’ainé des Gastellan. L’attitude de la
belle-mère ici, est primordiale et j’avoue beaucoup apprécier. Alors que celui
de la maman est plus en retrait.
J’accepte
mal la conduite des hommes et là encore, les femmes ont le mauvais rôle. Une
fois de plus, elles doivent s’incliner et ne rien dire. Aussi, je suis ravie que
l’auteure ait donné à son héroïne un caractère bien trempé. Évidemment, ce n’est
pas sans retour de bâton…
Sur
fond de parfum de lavande, de Provence, je découvre le travail du feutre. Celui
de la couturière de l’époque et des tissus. Je m’en imprègne avec plaisir. Je
voyage aussi avec Césaire qui part à l’aventure.
L’écriture
de Nicole Provence est très agréable à lire. L’histoire de Naïs pourrait être
celle de toutes ces femmes qui refusent de se plier à l’intransigeance du
Père.
Les
répliques sonnent juste et j’en étais même à dire tout bas « Oui, ne te laisse
pas faire ».
Merci
beaucoup, Nicole Provence pour cette histoire pleine d’amour, de douceur, et de
beaux sentiments, de haine aussi. Elle s’infiltre partout. Souvent, j’ai eu envie de me rebiffer, moi aussi,
contre ces pères qui ne comprennent rien et qui font passer avant tout le paraître,
le qu’en-dira-t-on. Mais ils peuvent toujours agir ainsi, personne n’empêchera
la langue des gens parler, et l’époque n’a rien à voir… Heureusement que des
femmes courageuses existent. Elles osent se dresser contre leur mari et les
affronter, ce qui n’était pas évident dans les années 1870.
Un
simple morceau de soie peut tout changer. Une promesse reste une promesse, même
si elle est fragile.
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