Résumé
Dans
les Landes, en 1850, la misère est accablante. Une nuit, la femme d’un paysan
abandonne l’un des deux jumeaux qu’elle vient de mettre au monde. L’enfant est
de constitution fragile et le couple n’a pas les moyens de l’élever.
Rongée
par la culpabilité de l’abandon, elle est incapable d’aimer le fils qu’elle a
choisi de garder. Estèfe grandit donc dans l’ombre de ce jumeau dont sa mère
lui a dit qu’il était mort. Le peu d’affection provient de deux garçons du
voisinage qui deviennent une véritable seconde famille.
Malgré
cette amitié et pour échapper à son destin de paysan, Estèfe tente de refaire
sa vie en Argentine, mais il reste obsédé par le mystère qui entoure la mort de
son jumeau. Seul un retour dans les forêts de son enfance lui permettra de
comprendre ce qui s’est réellement passé. Et à mesure que les secrets de
famille refont surface, un drame se noue…
Mon
avis
Dans
un décor de pins des landes, l’auteure Françoise Le Gloahec nous raconte l’histoire
de deux familles : Celle du comte et de la comtesse de Guibert (Bérot et Quitterie)
et celle des métayers Cristoli et Jana Dubreuil étroitement liées.
Ce
qui m’a interpellé dans ce roman, c’est que la haine est omniprésente. Elle s’infiltre
partout et laisse derrière elle la souffrance. De nombreux non-dits aussi liés
à l’époque où l’on ne s’exprimait pas facilement font que la vie est très
difficile, notamment pour Estèfe, resté seul après la disparition de son
jumeau.
Il se
sent tellement abandonné, même pas sa sœur Maïna ne parviendra vraiment à le
sauver… quoiqu’au fil des pages, cette sœur aînée peut prendre une certaine
importance.
J’aime
beaucoup cette histoire de familles et surtout les relations entre elles que l’auteure
nous dépeint avec beaucoup de sensibilité et d’émotions. Les vies, pourtant si
différentes, s’entrecroisent, se rencontrent, se déchirent et s’apprécient. Le
comte fait de Cristoli son homme de confiance. Celui-ci accepte tout en essayant
de rester à sa place vis-à-vis des autres paysans.
La
description du travail sur les pins pour récolter la résine est admirable et
tout en lisant, je sentais cette odeur si particulière de ces arbres que j’aime
tant respirer.
La
haine comme je l’ai dit est présente. Elle est toujours accompagnée de l’amour
qui lui ressemble et également de l’amitié forte et fidèle. Entre un frère
jaloux, un jumeau disparu, un amoureux éconduit, une mère en manque d'enfants
et une autre malheureuse, l’amitié entre amis, l’auteure se délecte à nous
faire partager les différents sentiments que nous ressentons tous à un moment
de notre vie.
Pourtant,
quand j’avance dans ma lecture, je me demande quand même si le bonheur va réussir
à prendre sa place, à s’installer pour de bon. Il est approché maintes et maintes
fois, mais à chaque fois il s’enfuit ou ne peut éclore. C’est très frustrant.
Toutefois,
la fin est inéluctable, la haine encore plus présente, mais comme je l’ai
entendu bien souvent, l’amour est toujours vainqueur. Mais de quelle manière ?
Le chemin pour atteindre le bonheur est parsemé d’embûches et sera long. Comme
disait la chanson, « il passera par ici, et repassera par-là » L’enfant des
Pins c’est ça, de bout en bout.
Un
très bon moment de lecture que je recommande, avec une boite de mouchoirs à proximité,
j’avoue…
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