Résumé
Dans
un village perdu au pied d'une colline, une carrière d'extraction de bauxite a
fermé ses portes en raison des nombreux éboulements qui s'y produisaient. Un
certain Emile Delagarde fait naître une légende selon laquelle ces méfaits
seraient dus à la présence, sur les lieux, d'une duchesse vieille de 300 ans.
La population a d'ailleurs aperçu la créature à diverses reprises ! Delagarde
organise alors une battue qui va mettre fin à son existence.
L'homme
est en fait commandité par la société qui détient la carrière et va ainsi
pouvoir reprendre son exploitation. La créature, ayant été vue, est Hélène de
La Frênaie ; elle a fui sa famille afin d'échapper au couvent. Grâce à un
berger, elle est sauvée du complot ; elle va ensuite se lier d'amour avec lui.
L'enfant, née de cette idylle dans le plus grand secret, devient très vite
orpheline. Elevée par sa tante à Fresselines, elle possède dans ses gênes la
rage de sortir de la misère dans laquelle elle vit et, aux prix de manigances,
va retrouver une place honorable dans la famille de sa mère.
Mon
avis
Immédiatement,
je suis plongée dans une atmosphère lourde. Un patriarche inflexible accroché à
ses idées, un château, j’aime.
Je
découvre cet auteur Alain Lebrun, rencontré lors du Salon du livre à Brive,
mais j’avais déjà reçu son roman parce que le résumé m’avait interpellé. Je ne
m’attendais pas du tout à une histoire de cet acabit.
Hélène
de la Frênaie qui a eu le courage de quitter sa famille pour ne pas terminer au
couvent, tombe amoureuse d’un berger. Ils ont une fille et leur amour fait
plaisir à voir. Malheureusement, la jeune femme va mourir et son mari perdu
sans elle, ne lui survivra pas.
Jusqu’ici
tout va bien, même si de vieilles légendes sont assez perturbantes pour les
paysans du coin.
Ne
vous méprenez pas, ce livre est très bien écrit, je l’ai beaucoup aimé, parce
qu’il dégage des sentiments forts. Mais, l’héroïne, cette fille de Fresselines m’horripile
au plus point. Elle ne respecte rien. Elle devine qu’elle vient d’une famille
noble et refuse de vivre dans la misère. Elle fera tout pour en sortir,
piétinant au passage tous ces gens qui pourraient l’aimer et qui l’aiment comme
sa grand-mère. Elle s’appelle Isaure, elle sait lire, elle a pris le temps d’apprendre
au grand dam de sa tante qui ne la comprend pas. Recueillie par elle, parce qu’elle
ne pouvait faire autrement étant la fille de son frère, elle n’hésitera pas à
vouloir la placer au château.
C’est
sans compter sur l’aplomb d’Isaure qui ne reculera devant rien pour arriver à
ses fins, c’est-à-dire rencontrer la comtesse. Elle y parviendra et fera en
sorte qu’une soirée ait lieu. Elle en sera l’instigatrice et veillera à ce que tout
se déroule parfaitement. Elle jubilera quand on l’appellera mademoiselle, et que
les hommes de bonne famille la regarderont avec convoitise. Extrait « Ainsi,
dès le lendemain matin, Isaure traversait la cour d’honneur, emprunta la route
bordée de prairies et entra eu bureau de poste. Elle fut flattée que l’employée
l’appelât Mademoiselle, qu’un jeune homme semblant être de bonne famille la
dévisageât avec convoitise et qu’un vieux monsieur la saluât en ôtant sa
casquette ».
Je
suis subjuguée par son aplomb et je me demande comment se fait-il qu’elle mette
dans sa poche tout le monde sans que personne ne s’aperçoive de rien. Elle
traite les domestiques dont elle faisait partie comme des moins que rien et n’hésiterait
pas à les faire congédier. C’est la méchanceté incarnée.
Adhémar,
le pauvre garçon amoureux d’elle depuis l’enfance ne verra jamais qui elle est
vraiment, il y abandonnera son cœur. L’adage l’amour est aveugle prend ici tout
son sens et je grince des dents.
Jusqu’à
la fin, j’ai pensé qu’Isaure allait avoir un sursaut de gentillesse, car ses
parents tout de même étaient des gens bien… Hélas… J’avoue la chute me laisse
pantoise !
Je
félicite l’auteur qui a réussi à faire de son héroïne une personne que je n’aimerais
pas fréquenter au quotidien. Jusqu’au bout, il a maintenu le cap, cette Isaure
restera pour le reste de sa vie une femme imbue d’
elle-même
et si le but était qu’elle ne soit aimée de personne, le but est atteint.
J’en
ai oublié les décors, l’atmosphère, les paysages sublimes à souhait, les
bavardages des paysans craquants et tellement bien représentés. Quand je vous
dis que cette Isaure est une sorcière à sa manière pour manipuler les gens, c’est
la vérité, elle m’a complètement subjuguée par son aplomb à parvenir à ses
fins.
Je
suis curieuse de savoir si l’auteur pensait à quelqu’un en particulier en
écrivant ces mots…
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